Parlez-moi du jour, où le confinement a été annoncé. Qu’avez-vous pensé et fait en premier ?
En fait nous nous attentions à ce que le confinement soit prononcé et nous avons heureusement pu un peu nous y préparer. Une partie de notre équipe était en effet déjà habituée à travailler depuis la maison. La plus grande difficulté a été d’annuler ou de reporter nos projets de tests de robots à l’étranger, en France et en Espagne notamment. Heureusement que nous l’avons fait, car nos collègues se seraient retrouvés totalement coincés là-bas sinon. Nous avons informé nos employés, investisseurs et principaux partenaires de la situation et des nouvelles échéances des projets en cours. Nous avons poursuivi ces échanges de manière très régulière avec eux, pendant toute la durée du semi-confinement.
Comment la pandémie a-t-elle affecté votre entreprise ?
Outre la phase de test de notre nouveau robot dans des pays d’Europe, qui n’a pas pu avoir lieu comme prévu, l’enjeu principal a été de recruter notre nouveau CFO en ligne. Nous avons finalement pu rencontrer notre collègue « en vrai », il y a 3 semaines seulement !
Au niveau de la production, nous avons dû effectuer le montage de notre nouveau robot dans nos locaux - cette étape ne peut en effet pas se faire à distance - et assurer la mise en place stricte des mesures sanitaires.
Au niveau de la recherche de fonds, que nous avions débuté en février, les choses se sont également compliquées. Les investisseurs du monde entier se sont retrouvés face à l’incertitude lorsque la pandémie a débuté, puis pris plus d’ampleur. Le résultat a été que notre 3ème round de financement a pris du retard, de presque trois mois. Dans ce contexte, je suis très heureux que le soutien financier du canton pour les start-ups soit arrivé.
Justement, comment les fonds octroyés par la mesure fédérale et cantonale d’aide aux start-ups vous a-t-elle aidés ?
Grâce au canton de Vaud et à son travail conjoint avec la Confédération, nous avons réussi à obtenir 1 million de francs suisses d’aide. Cette somme nous a permis de couvrir les frais courants inhérents à la vie et au fonctionnement d’une start-up pendant une période de trois mois, ce qui correspond à peu près au retard pris par notre levée de fond à cause de la crise du COVID-19. Le timing a été juste parfait.
Quelle a été votre réaction face à la mobilisation des pouvoirs publics dans cette crise ?
Le canton de Vaud, nos politiciens et tous les acteurs de la promotion économique ont joué un rôle crucial pour que les start-ups puissent survivre. Les start-ups sont assez différentes des PME : elles ne sont en effet pas de « petites PME » car elles n’ont en général pas - ou peu - de revenus. Dans ce cadre, le Service de la Promotion de l’Économie et de l’Innovation (SPEI) a œuvré pour expliquer la différence entre le fonctionnement et les frais courants d’une start-up par rapport à une PME, à nos partenaires de la Confédération notamment. La Confédération a d’ailleurs adapté sa compréhension et sa définition des charges portées par les start-ups, basé sur les connaissances et pratiques en place dans le canton de Vaud. De mon point de vue, cela a été très bénéfique pour les start-ups vaudoises, qui ont pu recevoir une aide plus adaptée et mieux ciblée, par rapport à celle qui était initialement prévue. Je pense que beaucoup de start-ups ont pu sortir la tête de l’eau grâce à cette aide.
Comment jugez-vous la communication du processus mis en place et le suivi de votre demande ?
Excellente ! La plateforme a été mise en place en un temps record après l’annonce du canton de Vaud, qu’il allait aider les start-ups. Nous avons reçu toutes les informations nécessaires à l’obtention d’une aide pour ecoRobotix et apprécié le soutien de la task force en place, composée de collaborateurs et collaboratrices du SPEI, d’Innovaud et de la Fondation pour l’Innovation Technologique (FIT).
Quels sont vos projets d’avenir, maintenant que le confinement est derrière nous ?
2020 est une année cruciale pour ecoRobotix. Les tests en conditions réelles de nos nouveaux robots ainsi que le tour de financement sont actuellement en cours. Nous sommes optimistes pour la suite, même si le climat de confiance sur les marchés et dans l’économie mondiale en général n’est pas encore totalement rétabli... Encore une fois, l’aide du canton a été cruciale pour que l’aventure continue (presque) comme prévu.